Mayotte

Superficie : 374 km²
Point culminant à 660 m - mais 90% du territoire sont sous 10 m d'altitude
15% du territoire potentiellement concerné par la hausse du niveau marin

Nombre de résidents principaux : 270 372 (chiffre ne tenant pas compte de l'immigration clandestine)
Nombre moyen d'habitants au km² :

• en basse saison : entre 723 et 1069
• en haute saison : entre 760 et 1100
  •  55 000 visiteurs par an en moyenne, avec pic saisonnier en Juillet-aout

Aléas naturels côtiers potentiels :

• Tempêtes
• Augmentation du niveau de la mer liée au changement climatique, mais aussi accélérée par la subduction de l'île, en lien avec la croissance d'un nouveau volcan
• Risque sismique fort
• Submersions ponctuelles
• Erosion côtière
• Mort récifale

Enjeux majeurs identifiés :

• ports et activités associés
• habitations et infrastructures collectives (écoles, lieux de cultes, de sport, hôtels, ...)
• commerces
• réseaux (routes et chemins, canalisations, électricité, ...)
• patrimoine naturel : sites d'importance pour la biodiversité (pontes de tortues, ...)

 

Érosion et tortues de mer

Créée en 1999 l'association Les Naturalistes de Mayotte à pour objet de faire découvrir, vulgariser et protéger le patrimoine culturel et naturel mahorais.
A ce titre, l'association réalise entre autre le suivi participatif des pontes de tortues marines, en se réunissant tous les weekends depuis 2020 sur le principal site de ponte de l'île, le site de Grand Saziley. Cette action poursuit trois objectifs :

• Observer les phénomènes,
• Lutter contre le braconnage par la présence des bénévoles,
• Améliorer la connaissance des mahorais sur leurs propres faunes endémiques, en organisant régulièrement des bivouacs avec des scolaires ou le grand public.  

En dehors des aspects collaboratifs, ces objectifs pourraient sembler relativement éloignés des objectifs d'ODySéÎles, mais il n'en est rien !
En effet, les observations de terrain ont poussées les membres de l'association à constater un lien étroit entre pontes de tortues et érosion côtière. En effet, quand le moment est venu pour elles de pondre, les tortues doivent retrouver leur plage de naissance et celle-ci doit être "accueillante" au moment de la ponte, et doit le rester jusqu'à éclosion des petits, sans quoi soit il n'y a pas ponte, soit les petits n'arrivent jamais à maturité. Or la dynamique côtière et en particulier l'érosion semble contrarier de plus en plus fréquemment la reproduction des tortues mahoraises. 

Cette relation est aujourd'hui étudiée en détails par Sophie Morisseau, qui réalise une thèse de doctorat dont l'objectif est de "mesurer l’impact de la dynamique des plages sur la nidification des tortues marines et évaluer les risques d’expositions des nids à la submersion par les vagues et marées", afin de déterminer dans quels contextes les plages sont "propices aux pontes", ou pas, et quels moyens de conservation peuvent être mis en place si la dynamique côtière devient défavorable aux pontes.

Dans ce contexte, les outils et méthodes développés dans ODySéÎles trouvent toute leur utilité pour accompagner les acteurs de terrain à la fois dans l'observation et dans la concertation autour de la gestion côtière !
L'outil Sentinelles de la Côte devrait en particulier permettre à l'association Les Naturalistes de Mayotte et à Sophie Morisseau de suivre régulièrement l'érosion constatée sur les sites de Grand Saziley et de Majicavo, et d'en déterminer les forçages et leurs calendriers. Ceci permettra d'ajuster les moyens à déployer pour prévenir l'érosion dans le futur.
Pour des raisons de contexte géopolitique, le suivi n'a pour l'heure pas encore été déployé, mais faute de pouvoir être formés sur place, les membres de l'association seront très prochainement formés "en distanciel", afin qu'ils puissent commencer le suivi au plus vite !